top of page

Requiem ou plaidoyer pour les forêts

Dernière mise à jour : 24 janv. 2020


Et si nous parlions dans un premier temps sans complaisance de l’état de nos forêts en France?

Tant de choses se disent et il nous est difficile de faire le tri.

Je n’ai pas la science infuse donc j’écris sur ce que je pense être vrai.

A savoir si ces pensées correspondent à une réalité, seul l’avenir nous le dira , noyé dans des informations parfois contradictoires.

A en croire certains, (sic le gouvernement et l’ONF) l’état de nos forêts nécessite des mesures de plantation massive de résineux pour contrer une éventuelle sécheresse. Ces arbres en effet plus résistants rendraient donc des services inestimables au niveau de l’environnement. Joli effet de manche pour éviter d’avouer simplement que la compétitivité économique de la filière bois est en jeu.

Ces mesures relayées par les lobbyistes intéressés trouvent un écho favorable auprès de la population sensibilisée à l’écologie. Un des constats auquel je me heurte régulièrement est cette simplification, ces raccourcis dont nous nous contentons bien souvent. Mais comment faire autrement? Comme je dis plus haut, noyé dans des informations parfois contradictoires, il nous faudrait passer des heures à disséquer les articles, peser le vrai du faux, confronter les arguments pour se faire une vraie idée de ce qui se trame derrière le paravent de l’environnement.

En effet, les contours des réels enjeux sont rarement ce qu’ils semblent être et sont souvent délibérément masqués afin d’assurer l’adhésion massive, parfois aveuglément complaisante.

Ceci étant dit, dans le cas qui nous intéresse ici sans aller jusqu’à brandir, ô sacrilège la menace de la crise économique, sans aller jusqu’à évoquer les ressources déclinantes, l’ordre est donné sous couvert de sensibilité environnementale.

La réalité est pourtant bien moins louable et force est de constater que la raison inavouée est celle de la concurrence que subit l’industrie française du bois.

De quoi s’agit-il exactement? Inciter les forestiers à investir dans les résineux au détriment des feuillus, d’essences ligneuses variées et des forêts mixtes.

L’avantage étant que les résineux poussent très vite, plus vite que la moyenne des arbres. Parmi ces résineux, nous trouvons les pins, les mélèze et les Douglas, exploités comme bois de construction.


Donc au profit de monocultures, ces diverses essences ligneuses étrangères au sol d’origine, sont imposées et toute la biodiversité découlant des essences d’origine ont du mal à s’adapter à ces essences étrangères Pire encore, ces arbres n’étant pas des essences d’origine, provoquent l’acidité des sols et par la suite, plus rien ne survit La terre devient alors inutilisable provoquant la disparition de la faune et la flore et ainsi la destruction de cette biodiversité..

On parle alors de la forêt industrielle, une déforestation discrète mais omniprésente.

Qu’on se le dise: Planter des résineux sur une parcelle, puis la raser et la préparer pour la rotation suivante aura pour impact d’appauvrir le sol, une nouvelle fois.

Au niveau des forêts, Les conséquences sont à plusieurs étages.

Car après la plantation de ces résineux et leurs conséquences désastreuses, il faut alors couper les arbres plantés. On parlera alors dans ce cas bien précis de coupe rase ou coupe blanche.

Problème: cette coupe rase libère énormément de dioxyde de carbone, détruit la biodiversité environnante mais au niveau du sous-sol, impacte également l’eau des forêts.

Impact au niveau de l’air, au niveau des sols, au niveau de l’eau.

.La coupe rase vise donc à remplacer une forêt variée et hétérogène par un peuplement homogène, d' une seule classe d’âge et en général d’ une seule essence et ceci afin de regrouper toutes les actions afférentes à cette production sur un espace unique.

Une fois cette coupe rase effectuée, il est nécessaire de s’attaquer à la desserte du bois planté,

Problème: La desserte du bois coupé pour leur évacuation perturbera inéluctablement, le cycle de l’eau, entraînant des pollutions accidentelles ou récurrentes et donc impactera les cours d’eau majoritairement acidifiés

A l’origine, les eaux forestières sont de très bonne qualité, grâce à une gestion forestière peu perturbante.

Un bon couvert végétal assure en effet la dissolution des polluants grâce aux plantes (phytoremédiation)qui absorbe les éventuels polluants et les dégradant grâce à l’activité biologique des sols.

Les peuplements irréguliers, avec des essences différentes, à différents âges et différentes strates (herbacée, arbustive et arborescente) assurent une stabilité des sols et des paysages et favorisent la résistance aux aléas climatiques.

Même le bois mort ou l’arbre tombé après un coup de vent assure un service non négligeable puisqu’il protège le sol du lessivage (éléments du sol (sédiments, engrais, pesticides, etc.) par les eaux de surfaces (pluie). Ainsi  Le bois rapidement dégradé par les insectes restitue au sol ses éléments nutritifs. Mais ça, c’était avant!!

Il faut savoir que la coupe rase expose le sol aux précipitations et entraîne la turbidité de l’eau.

Donc, Une fois la desserte effectuée, le labour préparera le sol à une nouvelle plantation et finira donc de déstructurer le paysage et l’environnement.

Alors, est ce trop tôt pour le requiem des forêts ou continuons nous d’oeuvrer pour la préservation des forêts?

Je ne sais pas pour vous, mais cette façon de faire ne vous rappelle donc rien?


 N’est ce donc pas ce qui a été imposé en agriculture avec les conséquences que nous connaissons aujourd’hui?

Monoculture, appauvrissement des sols, manque de diversité dans les cultures et les assiettes, augmentation des intrants et pesticides avec ses corollaires au niveau de la santé, destruction de la diversité ?

 Se pourrait-il qu’après les champs, certains jettent maintenant leur dévolu sur les forêts?. Rappelez vous qu’il y a des années, l’agroforesterie assurait l’équilibre environnemental et la richesse agricole.. Rappellez-vous que les semences n’étaient pas tant réglementées qu’à l’heure d’aujourd’hui et ceci pour maintenir cette diversité agricole?

Pour augmenter les surfaces agricoles, on a imposé la culture intensive, les arbres ont été supprimés de la superficie agraire, rasé du décor.

Serait-ce une forme de «front pionnier à la française»?  

Donc sans langue de bois et sans mauvais jeu de mots, résumons :

L’écologie, la préservation de la nature et de l’environnement nécessite patience, investissement mais surtout un retour sur investissement très tardif. Or les magnats du capitalisme, les lobbyistes n’envisagent pas de passer à travers cette aubaine sans en tirer des bénéfices immédiats.

Pour cela, orienter les mesures gouvernementales en leur faisant miroiter une raison d’être environnementale est et parait très judicieux.

Orienter les mesures sylvicoles, pour industrialiser la forêt amène la déstructuration du paysage et de l’environnement.

 Comme en agriculture et  pour  remédier à la sécheresse des sols forestiers donc à un manque de rentabilité, les mêmes techniques qu’en agriculture sont appliquées.

A bien y regarder Planter des résineux pour contrer une éventuelle sécheresse qui amènera un appauvrissement des sols forestiers  est finalement un argument de poids non?

A se demander si nous tirons enseignement de nos erreurs passées?

Preuve en est que non : Bien que le Glyphosate est hautement condamné, plusieurs sylviculteurs utilisent du glyphosate et ceci afin d’accélérer la pousse des pins. Nous sommes maintenant d’accord que nous ne parlons plus, à proprement parler de forêts mais ici de plantations afin d’effectuer des coupes rases.

Le label PEFC qui est un organisme d’approbation des programmes de forêt ont légitimé l’utilisation des pesticides et du glyphosate dans les forêts. Le savions nous?

Comme évoqué précédemment, la teneur de ces pesticides se retrouvent dans les nappes phréatiques et altérant ainsi la pureté de l’eau des forêts.

Et voila donc un cycle qui recommence.... pas le cycle de la vie, de l’eau de la nature, le cycle destructeur de la main de l’homme.

CONCLUSION:

Après l’agriculture intensive, la sylviculture intensive en plein développement grâce aux subventions publiques, appauvrit, tasse et lessive les sols, altère la biodiversité mais finalement la fin justifie les moyens... bref, en forêt, voila du nouveau!!!



DEVENEZ PROPRIÉTAIRES POUR PRÉSERVER LA FORTE : L'ARNAQUE

A côté de cela, une multitude d'organismes fourmillent pour nous illusionner davantage:

En effet, on vous proposera de devenir propriétaires d'un arbre afin de l'offrir.

Alors oui, c'est votre arbre mais non seulement vous ne pouvez le garder tel quel, mais en plus ils vous informent qu'il sera INÉLUCTABLEMENT COUPE.

Non, vous ne pouvez pas décider si vous souhaitez quand le couper, vous ne décidez pas non plus, de le conserver car, et c'est là où le bât blesse et qu'il faut savoir lire entre les lignes, vous n'achetez pas un arbre pour préserver les forêts comme cela est annoncé, maintenir les forêts primaires, non, vous investissez pour l'industrie du bois.... Mais sous couvert de préserver la forêt...

Oui parce que la suite est précisée: vous récupérez votre investissement (enfin c'est ce qui est annoncé)



EXTRAIT: Le prix de revente d’un arbre s’axe sur des indicateurs économiques (cours du bois, offre et demande) qui sont aujourd’hui en très forte hausse et sur la qualité du rendement du massif forestier qui est principalement dû à une bonne gestion forestière, ce qu (nom caché )et son groupement forestier garantissent. Plutôt que de vous donner tels quels l’ensemble des chiffres qui fondent notre analyse, nous vous invitons à regarder vous-même sur les nombreux rapports officiels qui décrivent le formidable potentiel du bois et sa qualité de valeur refuge, notamment l'indicateur du prix de vente des bois sur pied établi par l'interprofession nationale France Bois Forêt. Ainsi vous vous ferez une idée objective du rendement que vous êtes en mesure d’espérer mais qu’(nom de l'organisme caché) et son groupement forestier ne garantissent pas.



Dans l'absolu, cela ne me dérangerait pas s'ils ne flouaient pas les personnes en mettant en avant la "reforestation" alors que le but final est pour l'industrie du bois....

Mais Ils sont loin d'être les seuls.....Soyons vigilant et faisons preuve de discernement.

Il y a les moyens et il y a le but.

Nous sommes les moyens et le but est de fournir le plus possible des résineux pour l'industrie du bois.

preuve en est sur les essences proposées, 5 sont des résineux pour 1 feuillus.


 



PETIT BREF SUR LES FORÊTS TROPICALES

Les forêts tropicales sont le poumon de notre planète et abrite une grande biodiversité.

Or chaque année des millions d’hectares sont détruits , Les arbres géants sont abattus pour l'industrie du bois et des meubles, ou pour faire place à des plantations immenses de palmiers à huile, de canne à sucre et de soja, sans parler des mines d’or et de cuivre, des barrages électriques et de l’extraction de pétrole.

Les forêts tropicales sont les plus grandes pharmacies naturelles du monde. Ainsi, le latex rouge sang du dragonnier est utilisé comme un « pansement liquide » aux propriétés anti-inflammatoires, Etc etc


BRÉVIAIRE DES CONSÉQUENCES ENVIRONNEMENTALES

( liste non exhaustive)

EAU POLLUÉE

SOLS CONTAMINÉS

DESTRUCTION DE LA BIODIVERSITÉ

EFFET DE SERRE

LESSIVAGE DU SOL

ALÉAS CLIMATIQUES

DÉFORESTATION

PROBLÈMES SOCIAUX

ACCAPAREMENT DES TERRES

DÉPLACEMENT DES POPULATIONS

BIOPIRATERIE

TRAFFICS ILLICITES

31 vues0 commentaire
bottom of page