Le Bambou & ses usages
BAMBOU & SES USAGES
Aujourd'hui, je vais parler du bambou:
Le bambou est considérée comme une plante tropicale mais elle rentre dans la catégorie des graminées géantes à usages multiples: médical, artisanal, cosmétique, nutritionnel,et en tant que matériau.
Il pousse naturellement en Asie et dans d’autres pas tropicaux sous forme de tige circulaire et même sur les sols les plus pauvres.
Pour mieux connaître ses vertus, je vous propose de faire les détailler et de se projeter par la suite au delà du discours ambiant nous vantant les mérites du bambou. Certes, le bambou est un trésor végétal mais là encore, l'intervention de l'homme dénature son usage et son exploitation.
Mais d'abord les spécificités du bambou:
SA PARTICULARITE ENVIRONNEMENTALE:
L’avantage du bambou, c’est sa grande résistance, dont la culture ne nécessite ni engrais, ni produit phytosanitaire ou peu. Grâce à sa souplesse et sa résistance, il est même utilisé dans les échafaudages. Certains fabricants de matériaux l’intégrent dans les matériaux de haute qualité pour son impact écologique.
Autre grand avantage, Le bambou se développant très rapidement (2 ou 3 ans), contrairement à certains arbres qui mettent plusieurs dizaines d’années est un atout exceptionnel.Il croit très rapidement au point d’être considéré par certains comme plante invasive et ainsi menacer la biodiversité. Certains redoutent que le bambou remplace la végétation d’origine de certaines régions, modifie l’habitat des espèces animales et perturbe les chaînes alimentaires. Pourtant,le pouvoir d’invasion du bambou reste faible mais certaines espèces peuvent se développer de façon agressive si elles ne sont pas entretenues correctement.Le bambou ne fleurit que toutes les dix ou vingt ans.
Sa durée de rendement est de plus de quarante ans
Au niveau environnemental, Le bambou peut fixer beaucoup plus de CO2 que les arbres feuillus, chaque plante absorbant presque deux fois plus de dioxyde de carbone qu’un arbre, libérant ainsi bien plus d’oxygène que des arbres.
L’étroitesse de ses feuilles améliore l’infiltration de l’eau dans le sol (deux fois plus qu’une forêt de feuillus). Il limite l’érosion des sols et restaure les sols appauvris. En effet,une fois planté, le bambou conserve des racines dans le sol, produisant de nouvelles pousses chaque année, ce qui contribue à sécuriser et stabiliser les sols.
De même, grâce à ses rhizomes et son réseau racinaire, le bambou capte l’eau, permet de la filtrer efficacement, favorise le nettoyage des eaux polluées tout en absorbant et éliminant certaines toxines du sol.
En résumé, certains estiment même que le bambou est une plante «magique» pour la protection de l’environnement, car elle atténue les effets du changement climatique en permettant un reboisement rapide, en ralentissant l’érosion des sols et en compensant les faiblesses des écosystèmes.
SES CARACTERISTIQUES NUTRITIVES:
: Les pousses de bambou
Les pousses de bambous sont les jeunes pousses comestibles de diverses espèces de bambous : il s'agit des pointes des nouvelles tiges de bambous qui sortent du sol. Elles sont très utilisées dans la cuisine asiatique pour leur côté croquant, et sont dégustées en salade, en sauce en friture ou grillées
Quant aux graines, elles sont moulues et transformées en farine.
Les pousses de bambou sont composées d’au moins 95% d'eau
Donc les pousses de bambou:
- elles sont riches en acides aminés, en protéines végétales
- elles favorisent le transit intestinal par leur richesse en fibres et aident à prévenir la constipation
- elles contiennent plein de vitamines (calcium
- Potassium, phosphore Fer, vitamine B1,vitamine B2 vitamine C) et du bêta-carotène
- elles sont pauvres en sucre et graisses
En médecine chinoise, elles refroidissent en calmant le feu, un déséquilibre du corps qui se traduit p.ex par des inflammations, des éruptions cutanées etc.)
- les pousses de bambou contiennent de l’oxalate de calcium, les personnes sujettes aux calculs rénaux ou de la vésicule biliaire ou atteintes de rhumatismes sévères ne doivent pas en consommer en excès
- Les feuilles de bambou sont réputées pour stimuler les fonctions digestives et soulager ainsi les ulcères gastriques.
Enfin, n’oublions pas que le bambou est comestible pour les pandas.
LES CARACTERISTIQUES DU BAMBOU EN COSMETIQUE
En cosmétique, on utilise surtout ses extraits pour traiter certains problèmes de peau, tels que les peaux acnéiques, grasses ou luisantes, les teints ternes et les peaux sèches.
Le bambou matifiera et purifiera de façon durable la peau et affinera le grain de peau.
Mais il agit également sur les peaux sèches en apportant une hydratation maximale en la nourrissant et en la lissant. Le bambou a en outre des vertus anti-microbiennes et anti-inflammatoires, très utiles pour soigner les imperfections de la peau, telles que les marques et les rougeurs.
Le bambou a des vertus anti-oxydantes
Grâce à son effet stimulateur de la synthèse du collagène, le bambou tonifie, freine et bloque ainsi les effets du vieillissement précoce ou tardif et raffermit les traits fatigués et stressés du visage.
Excellent antiride et antivieillissement, le bambou rafraichit la peau et lui rend son élasticité.
LES VERTUS DU BAMBOU EN PHYTOTHERAPIE:
Le bambou est connu pour ses vertus reminéralisantes et pour sa capacité à fixer le calcium.
En effet, le bambou permet la reconstitution du cartilage et des tissus osseux.
Il est hautement recommandé lors d’une fracture d’avoir recours à du bambou.
La concrétion siliceuse appelée TABAXIR que l’on trouve dans les cavités des noeuds du bambou, est utilisée dans les préparations médicales.
En résumé
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il permet la régénération et la reconstruction du cartilage
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a des vertus antioxydantes
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riche en silicium, il permet de lutter contre le vieillissement cutané
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améliore la qualité des dents, des ongles et des cheveux
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est utile en cas d'arthrose et d'ostéoporose
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est efficace en cas de rhumatismes
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a des propriétés anti-inflammatoire
USAGES PRATIQUES
Vertus décoratives:
Grâce à sa grande résistance et à sa légèreté, le bambou est utilisé comme matériau pour les meubles avec les chaumes, les canne à pêche, les arcs, les paniers, et même des maisons, des balais avec les feuilles.
Le lamellé collé de bambou est utilisé pour faire des parquets.
LA CULTURE DU BAMBOU ET LES "SI"
Officiellement, La culture et la production d’une bambou provient essentiellement de petites exploitations indépendantes certaines certifiées, qui leur permet d’avoir des revenus «décents».
Dans la réalité, un intermédiaire achète le bambou à un prix très bas aux petits producteurs, qui n’ont pas de pouvoir de négociation. Résultats : de faibles revenus, des conditions de vie difficiles, et des cultures de bambou loin d’être durables, surtout avec une demande qui va crescendo
Normalement, le bambou fait montre d’une gestion pérenne des plantations: seules les tiges âgées sont prélevées, les jeunes tiges préservent les sols de l'érosion et permettent la régénération des plantes.
Mais ça, c’est en théorie, car comme d’habitude, la demande industrielle va de pair avec la déforestation.
Dans la réalité, des forêts entières en Asie sont rasées pour laisser place à des plantations de bambous en monoculture qui ont tendance à envahir les peuplements forestiers restants.
Dans l’industrie du papier et du textile, certains se procurent par des manigances peu louables, du bambou à moindre coût.
En effet certains pays ignorent la valeur de leur forêt naturelle faute d’informations et bradent leurs ressources végétales permettant à ces industries de détruire certaines zones naturelles afin d’y installer des plantations.
De plus, les coupes s’effectuent parfois sans attendre que les bambous soient arrivés à maturité, donnant des produits de mauvaise qualité, on utilise souvent les jeunes pousses afin d’en extraire plus facilement les fibres, étant donné que l’extraction des fibres est plus difficile lorsque le plant est plus âgé
Sans compter les effets connus de la monoculture sur l’environnement : épuisement des sols, maladies, invasions de ravageurs.
Ainsi, les produits en fibre de bambou véritable sont issus de cultures souvent peu respectueuses de l'environnement en termes d'exploitation agricole.
En résumé, la culture du Bambou fait vivre des milliers de familles et leur impact serait réellement bénéfique si, d’une part, les petits producteurs étaient rémunérés de façon juste, si les importations longue distance du bambou ne faisaient pas grimper en flêche l’empreinte carbone, s’il y avait respect des forêts naturelles, du cycle de vie de la plante....
ça fait beaucoup de «si», non?
L'INDUSTRIE TEXTILE & LE BAMBOU
L’industrie textile s’est emparée du bambou et La Chine a pu décuplé ses exportations de bambou.
Une fois encore, afin de trouver son public, le marketing écoblanchissant, l’argument environnemental est avancé pour commercialiser sans vergogne des vêtements, des serviettes et draps de bain, des peignoirs, des draps, des oreillers en fibre de bambou. En effet, les textiles de bambou sont largement plus écologiques que les polyesters faits à partir de pétrole.
De plus, grâce à ses nombreuses qualités, à savoir, anti-transpirant, antibactérien, absorbant,(En effet, des vêtements fabriqués à partir des fibres naturelles de bambou permettent à la peau de mieux respirer tout en absorbant l'excès d'humidité. Ils sont peu allergisants, antibactériens, anti-UV et doux au toucher), la demande s’est rapidement accrue.
Cependant, et c’est là où le bât blesse, vous trouverez sur le marché , deux types de textiles faits à partir de deux sortes de bambou, avec 2 procédés différents.
L’un avec de la fibre de bambou naturel, rare et chère et l’autre à base de viscose de bambou ou RAYONNE, ou modal de bambou fabriquée à partir de traitements chimiques polluants, tels que du soude, du sulfure d'hydrogène ou encore sulfure de carbone... Avec ce procédé de transformation, le bambou perd ses propriétés anti-bactériennes.
Pour le premier, grâce à un procédé mécanique respectueux de l’environnement,la plante est d’abord broyée pour être transformée en pulpe, grâce à des enzymes naturels, puis peignée et filée.
Pour cela, le textile est bien considéré comme 100% écologique et est presque donc un produit de luxe, vu sa rareté.
POUR FINIR :
Le bambou certifié FSC a fait son apparition sur le marché. Ce label garantit que le bambou coupé a minimum 5 ans, qu’il provient d’une bambouseraie gérée durablement et dont seulement 20 % de la plantation sont récoltés annuellement.
Malheureusement, le bambou FSC se fait encore rare. On en trouve essentiellement dans le textile et les revêtements : planchers, contreplaqués, placages.
ET AILLEURS?
Pour le moment, il existe dix-huit pays africains où le bambou pousse naturellement – le Bénin, le Burundi, le Cameroun, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Ghana, le Libéria, le Kenya, le Malawi, Madagascar, le Mozambique, le Nigéria, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, la Tanzanie, le Togo et l’Ouganda.
En résumé, bien que le bambou rende des services inestimables dans notre quotidien, lorsqu'il s'agit de textile, il nous faut là encore, identifier sa provenance, sa conception et transformation pour pouvoir parler de textile écologique.